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        Centre Scolaire du Sacré-Coeur de Lindthout

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Anciens - Maxime Bonaert au Pérou !

Année scolaire 2007-2008


Bonjour à tous !

Je m'appelle Maxime Bonaert et j'ai terminé mes études au Sacré-Coeur en 2006. Après un an d'études universitaires qui ne me convenaient pas, j'ai décidé de pendre le temps de réfléchir plus amplement à ce que j'allais faire plus tard, et c'est ainsi que je me trouve en Amérique Latine, plus précisément au Pérou pour le moment, pour une année pleine d'aventures, de découvertes, de partage, d'entraide et de fun.

Trek à Arequipa (Novembre 2007)

Je suis arrivé ici le 14 octobre 2007, et après une semaine passée à Lima dans la famille péruvienne de ma tante (qui est elle aussi péruvienne), je me suis rendu à Ayacucho pour mon premier projet. Il est fort semblable à mon 2e projet qui s'est aussi déroulé à Ayacucho, mais avec d'autres enfants et dans un cadre différent. Notre boulot en tant que volontaires était d'aider les enfants à faire leurs devoirs, et dès que la plupart avaient terminé, nous organisions des activités. Nous avons ainsi construit et aménagé un jardin, fait des bracelets, organisé une journée "découverte du monde" où chacun des volontaires présentait son pays de manière ludique, et bien d'autres encore... Dans les 2 projets, les enfants sont tous confrontés à une violence familiale. Le 2e projet fut plus dur, car les enfants étaient tous des garçons âgés de 7 à 17ans, et ne retournaient quasiment jamais à leur maison tellement la situation était difficile avec leur famille. Ce ne fut pas toujours facile, mais dans l'ensemble le bilan fut plus que positif.

Entre ces deux projets, nous avions une période d'une grosse semaine pour nous changer les idées et j'en ai profité avec 3 amis rencontrés lors du premier projet pour partir à l'aventure à Arequipa où nous avions décidé de faire un trek de quelques jours.

Je vais essayer de vous décrire le mieux possible ce que j'ai vécu durant ces 2 semaines de break entre mes 2 projets...


Vendredi 9 novembre 2007

Tout commença le vendredi 9 novembre 2007 au soir, direction Pisco en compagnie de Loïc et de Denise avec un bus Ormeño. Le bus est vraiment pas terrible, on se retrouve tout devant dans le froid, pas facile de trouver le sommeil. Le bus s'arrête souvent pour on ne sait quelles bonnes raisons. Nous devons faire très attention à nos sacs qui se trouvent dans la soute, car il arrive parfois qu'ils les déchargent, et là, bonne chance pour les retrouver!

Samedi 10 novembre 2007

A une heure du mat', le bus s'arrête une nouvelle fois, mais nous comprenons vite qu'il y a quelque chose de pas normal qui se trame car il y a un énorme va et vient. Un coup d'oeil par la fenêtre, et nous voyons le chauffeur et 4 autres hommes qui essayent de réparer la roue qui a manifestement un problème. OK on va essayer de dormir pour faire passer le temps, mais avec la porte qui reste ouverte en permanence (parce que si on la ferme, les autres se retrouvent enfermés dehors) c'est pas facile de dormir dans un courant d'air.

Finalement, vers 4-5h du mat', le chauffeur nous annonce qu'il n'y a plus rien à faire, et que nous avons 2 solutions : soit attendre 5 heures qu'un nouveau bus arrive, soit rejoindre Pisco par nos propres moyens. On est quelque peu abasourdi par la nouvelle, mais dans le bus tout le monde s'active et la plupart mettent les voiles dans la nuit encore bien noire. On décide de les suivre, et là, un énorme coup de bol : un camion qui transporte normalement du bétail passe par-là et s'arrête.

C'est la ruée, tout le monde s'entasse derrière et finalement on se retrouve à une trentaine dans la benne de ce camion à vaches. C'est vraiment le début de notre aventure. Les 30 premières minutes se passent trop bien, on tripe comme des fous, le lever du soleil sur les montagnes est magnifique, on commence à chanter du Aznavour ("emmenez-moi") pour motiver les troupes. Cela fit bien rire les locaux. Mais passée l'excitation de notre nouveau moyen de transport, le froid nous gagne et nous plongeons dans nos sacs de couchage pour un petit somme bien mérité. Ce trajet était vraiment totalement irréel. On se serait cru des clandestins essayant de passer la frontière en douce. C'était d'autant plus vrai qu'à un moment, on a passé un péage et le chauffeur s'était arrêté 1km avant pour nous demander de nous planquer et de ne pas faire de bruit.

Bon, finalement nous arrivons à Pisco, mais trop tard pour pouvoir faire les Islas Baleastas. Nous décidons donc d'aller directement à Ica qui se trouve seulement à 45 minutes de bus. Dans le bus, pas moyen de mettre nos gros sacs dans la soute ni de les mettre au-dessus de nous. Nous les entassons sur un siège, mais les gars du bus veulent nous faire payer une place en plus pour ceux-ci. On se retrouve donc à 3 sur deux minuscules places, tout ça pour ne pas payer une place en plus pour les sacs. On a des principes, ou on n'en a pas !

A Ica on peut voir encore un peu les dégâts du tremblement de terre d'août. ils sont en train de refaire complètement la Plaza de Armas. Nous avions décidé de faire du sand-surf, donc nous partons directement pour Huacachina qui se trouve à seulement 5 minutes en taxi d'Ica. C'est une petite oasis perdue en plein milieu des dunes, un endroit hyper touristique avec de beaux hôtels (bon, ça reste le Pérou, hein !), piscine, petit bar aménagé dans le fond du jardin, perroquets disant "hola" toute la journée, et un petit singe. Ambiance
décontractée. On a glandé tout l'aprem' autour de la piscine, et finalement, on est partis vers 16h00 avec deux  américains et une anglaise dans un buggy pour faire du sand-surf. On m'avait prévenu que les conducteurs de buggy étaient fous, mais à ce point là :p  Mais c'était génial : que d'émotions, un peu comme le Dakar mais sans les inconvénients. Pas mal de sensations, c'est un peu le "Walibi" péruvien :D

Sinon, pour ce qui est du sand surf, ben c'est bien... mais bon, dur de se faire quelque chose de convenable : tout simplement impossible de tourner. Donc tu commences ta descente en allant vers la droite ou la gauche, et t'es obligé de rester comme ça ou de t'arrêter pour changer de direction, sinon c'est la gamelle assurée... et sur du sable, ça peut faire mal. Un autre moyen (et là, y'a moyen de bien s'amuser !) c'est de se mettre à plat ventre sur la planche, et hop ! tout schuss jusqu'en bas. Sensation garantie, surtout que souvent, vers la fin, il y a plein de petites bosses ce qui fait rebondir la planche. On morfle (souffre) au niveau des avant-bras, mais c'est tellement gai.

Le soir, direction Arequipa dans un bus Ormeño, mais cette fois en "royal class" : des sièges immenses, je crois que j'ai jamais aussi bien dormi dans un bus malgré mes problèmes intestinaux.

Dimanche 11 novembre 2007

Le matin, quand le soleil se lève, on a une vue magnifique sur l'océan. On passe le dimanche tranquille à Arequipa, pas trop motivé à visiter, surtout que nous avons pas mal de trucs à préparer avec notre départ pour le cañon : acheter les billets de bus, la bouffe, les itinéraires à préparer, une carte "au cas où" (qui, pas vraiment à jour, ne nous a pas beaucoup servis). Au final petit changement de programme : Amy nous rejoindra le lendemain à Chivay.

Lundi 12 novembre 2007

Lundi matin, départ à 8h30 en bus pour Chivay, le premier village du cañon. Nous descendons à Pata Pampa (4.800m), où 3 vélos nous attendent ainsi qu'un guide. Nous dévalons les 600 premiers mètres en terrain accidenté. Pas vraiment technique, mais quand même assez pour nous donner de bonnes sensations. Denise a parfois un peu de mal et s'est même payé une belle gamelle, mais rien de grave. Vers la fin du parcours on se donne quelques sensations en plus et, avec une vitesse trop élevée et une visibilité un peu réduite, crack... le trou et boum ! le pneu arrière en miettes. Rien de bien grave, on répare ça en 5 minutes, et c'est reparti. La suite fut plus calme; on aurait pu continuer sur la terre, mais Denise ne voulait pas prendre de risque, et donc la fin se fait sur le macadam. Superbe paysage de la vallée. Descente tranquille jusque Chivay. Au final, on a descendu 1.200 mètres en vélo en 3-4 heures. C'était vraiment chouette.

On retrouve Amy à Chivay en fin d'après-midi et on se dirige à pied avec les sacs vers le lieu dit "Agua Caliente". On nous a dit 30 minutes, et on a mis quasi 50 minutes ! Ooulaaa, ça s'annonce bien pour le cañon. On arrive presque pour la fermeture, mais notre pouvoir de persuasion est très fort et nous arrivons à négocier pour aller dans les bains ET pouvoir loger sur place. Des eaux naturelles à 38 degrés, ça fait plaisir... on y est resté de 7 à 9h00... quel pied !

Ensuite, on s'est improvisé un petit souper avec des biscuits secs, quelques pains et du thon. Normalement, on aurait du dormir à côté d'une installation "qui puait grave", mais une fois de plus, on a réussi à négocier et on s'est retrouvé au chaud dans la pièce qui sert d'infirmerie... mais avec l'obligation d'avoir quitté les lieux pour 7h00 le lendemain.

Mardi 13 novembre 2007

Mardi, 1er jour de trek (Cabanaconde - San juan). On retourne à Chivay et nous prenons le premier bus pour Cabanaconde (c'est le point de départ pour tous les treks dans le cañon, c'est aussi le dernier village du cañon, avant il n'y ait rien d'intéressant). On part vers 12h30-13h00 pour San Juan qui se trouve dans le cañon 1.200 mètres plus bas. Première heure de marche vraiment difficile : on doit se faire aux sacs, au climat très chaud, au relief, à l'altitude (3.600 mètres, quand même) et en plus, c'est sur un terrain légèrement en montée. Après, c'est 4 heures de descente non stop. Un supplice pour les genoux et toutes les articulations des jambes; je préfère nettement monter que descendre.

Bien qu'on ne soit pas en haute saison, nous croisons quatre autres groupes qui se dirigent eux aussi sur San Juan. Qu'est-ce que ça doit être en haute saison ! Les autres groupes ont tous un guide, alors que nous non. En tout cas pas moyen de se perdre. et si nous avons une question, il suffit de demander et ils vous répondront.

Nous arrivons enfin à San juan vers 17h00. En fait, le village s'étend sur un grand km et n'a ni magasin ni place centrale. Nous trouvons un endroit où planter la tente : dans un petit jardin jonché de crottes, mais nous ne voulons pas aller plus loin tellement nous sommes crevés de cette première journée. Et comme le hasard fait bien les choses, nous sommes tombés sur le jardin du guide que nous avons rencontré le matin même à Cabanaconde et qui attendait ses clients. Nous avons donc mangé et bavardé avec eux, ce qui nous a permis de mieux affiner notre planning pour les prochains jours. Quand je vous disais qu'un guide n'était pas nécessaire : là, on a eu toutes les infos dont on avait besoin pour gratis.

Lendemain, grosse journée, donc on va dormir tôt. Nous avons loué une tente, mais il est impossible de s'y mettre à 4 dedans, donc on va se relayer pour y dormir (au final, je n'aurai dormi qu'une seule fois dedans sur les 5 nuits passées dans le cañon, alors que je l'ai portée tout le temps). J'ai donc dormi à la belle étoile avec Amy, pendant que Loïc et Denise dormaient à l'intérieur. Le ciel était vraiment magnifique, et on voyait aussi le relief des montagnes se découper dans la nuit. Fabuleux. Bizarrement, les 2 dans la tente ont super mal dormi car ils ont eu froid, alors que nous dehors on a super bien dormi et pas la moindre sensation de froid durant toute la nuit.

Mercredi 14 novembre 2007

Mercredi, 2e jour de trek (San juan - Fure). Grosse journée de marche. Départ 8h00 (au final ce sera 8h30 car pour mettre en route 2 gonzesses, je vous dis pas l'affaire...). On passe tout le village de San Juan qui est vraiment très étendu, et on s'enfonce un peu plus dans le cañon. Notre destination du jour est Fure (prononcez "fouré"). Nous devons d'abord rejoindre Malata pour nous approvisionner en nourriture. Nous avalons nos premiers 200 mètres de dénivelés positifs, et nous arrivons finalement à Malata après déjà 2 heures de marche.

Nous nous arrêtons au seul magasin tenu par une petite dame qui, en fait, dort dans son magasin (qui est minuscule). Pas de pain, la bouteille d'eau de 2.5 litres à 8 soles (normalement : 2,5), pas un légume, il reste deux bananes, mais il y plein de barres de céréales (5 soles le Snickers). On prend les bouteilles d'eau, un snickers par personne et 3 boîtes de thon. On reprend la route, et heureusement on tombe sur un autre magasin qui a plus de nourriture : là, on fait vraiment le plein (même si ça reste pas beaucoup) et on croise encore d'autres groupes, ainsi que le guide chez qui nous avons acheté la tente le dimanche à Arequipa). On reprend de nouveau un max d'infos pour pas se paumer, et on repart.

On marche à flanc de montagne avec des passages à faire perdre la tête à un type sensible du vertige (comme Loïc par exemple), mais au final tout se passe bien. Moi j'adore, j'en prends plein les yeux et je profite à fond. Le midi, au menu : pain, thon (encore), tomate et carotte, en prime un snickers. Finalement, après 7 heures de marche, on se retrouve dans ce petit village qu'est Fure, perdu au fin fond du cañon. Il est perché dans la montagne, et nous ne trouvons qu'un seul endroit plat pour planter la tente, juste à coté des toilettes... sympa pour les odeurs, mais on s'habitue vite.

Jeudi 15 novembre 2007

Jeudi, 3e jour de trek (Fure - cascade - Llahuar ). Le matin, on se détend avec une heure de marche jusqu'à la cascade. Manque de soleil, mais ensuite elle est vraiment magnifique. Avec Loïc, on essaie de trouver un moyen de passer de l'autre coté pour profiter un peu plus du soleil mais très difficile. On redescend un peu pour voir, mais toujours aussi difficile : pierres glissantes ou torrents plus rapides. Il faut dire qu'il y a des énormes pierres tout
autour du "ruisseau", c'est quasi l'escalade pour avancer. Finalement on se trouve un petit endroit tranquille où on profite un peu. Moi, vous me connaissez bien, j'aime bien m'amuser à sauter de pierre en pierre, et finalement j'arrive à me retrouver de l'autre coté du ruisseau (après un bon gros bond d'au moins 2,9 mètres)... mais alors, plus moyen de revenir... Haha ! la bonne blague ! Bon, je dois donc descendre encore plus pour trouver un autre passage... et ce qui devait arriver arriva : une toute petite pierre un peu glissante, et hop ! je me retrouve mouillé jusqu'au haut des cuisses ! Je vous jure... et ensuite j'ai bien mis 20 minutes pour retrouver les autres.

Pour me changer les idées, j'ai décidé de me laver dans l'eau glacée de la rivière. Pfiouuu ! Ca fait un bien fou, mais les autres ne m'ont pas suivi. Retour à Fure à midi pour manger, et puis vers 13h00 (ce sera quasiment 14h), direction notre nouvelle étape Llahuar à 4 heures de là.

Après une heure de marche, en arrivant à Latica, Denise se fait mal à la cheville. Elle a déjà eu plusieurs problèmes à cette cheville, et normalement doit porter un bandage spécial... mais elle avait évidemment oublié de le mettre. On craint pour la suite du voyage, et on se met à la recherche d'un âne pour porter ses affaires ou même pour la porter elle... Finalement, elle nous assure qu'il n'y a aucun problème et que ce n'est pas si grave que ça. On ne la croit pas trop vu la manière dont elle marchait juste après l'accident, mais on n'as pas le choix car on n'a pas trouvé de "burro". Au final, sa blessure n'était vraiment pas grave du tout : après 10 minutes, elle remarchait parfaitement bien, elle avait juste subi un choc violent mais rien de plus. Ouf, on est reparti !

On arrive de nouveau aux alentours de 16h30-17h00 à Llahuar. Charmant lieu, mais hyper touristique : agua caliente en piscine, pelouse bien verte avec fleurs, petit cabanon romantique, vue panoramique du resto... La bonne femme nous demande 5 soles par personne pour qu'on puisse dormir sous tente, alors qu'on n'avait jamais payé cela. Et pour 10 soles, on peut dormir dans un cabanon avec un lit hyper confortable... le calcul est vite fait, cette nuit là on a tous très bien dormi.

Grande discussion pendant le souper pour savoir ce que nous allons faire le lendemain, plusieurs options :
 1) Prendre le bus à 9h00 à une heure de marche de là et arriver directement à Cabanaconde pour 12h00 et y glander toute l'aprem' pour attendre les bus du soir pour pouvoir bouger de là.
 2) Louer des ânes, partir à 7h00 et escalader les 1.200 mètres qui nous séparent de Cabanaconde sans sacs, donc et on arriverait vers 13h00. Même topo que l'option 1
 3) Profiter des piscines jusqu'à 10h00, se mettre en route et y aller doucement mais avec les sacs. Normalement il y en a pour 5 heures de marche, et au passage un geyser.

Finalement on a choisi l'option 3, alors que Denise - au départ - ne voulait plus marcher... mais on a réussi à bien la motiver.

Vendredi 16 novembre 2007

Vendredi, 4e jour de trek (Llahuar - Cabanaconde - Cruz del Condor). Donc on profite du début de la matinée et on se met en route vers 10h00. On arrive au fameux geyser vers 11h00; en fait, il est tout petit et pas super impressionnant, mais bon. Ensuite c'est parti pour 4 heures de montée non stop. C'est vraiment hard avec les sacs mais chaque pas fait est un pas de gagné, et petit à petit on y arrive. On se paye un gueuleton immense à midi : fini le pain au thon et à la tomate, on a des oeufs durs, du riz, de la sauce qui va avec, des tomates, des carottes... ça fait vraiment plaisir !

On termine l'ascension péniblement, faisant des pauses de plus en plus longues, mais toujours avec le sourire; on profite tout simplement des derniers moments dans le cañon. Le soir, à Cabanaconde, on se paye un bon resto et puis on prend le bus de 21h00 pour la Cruz del Condor. On plante la tente dans le noir en plein milieu du site (les gens de Cabanaconde nous ont dit qu'on pouvait) et on termine la soirée bien tranquillement. En fait, on a réussi à nous mettre à 4 dans la tente, mais sans les sacs. Ce fut la pire nuit pour nous tous : impossible de dormir, dès que quelqu'un bougeait, c'etait la galère, les 2 autres crevaient de froid... dur dur !

Samedi 17 novembre 2007

Samedi, Cruz del condor - arequipa. A 6h00 du mat', on entend le beuglement d'une vache au loin, mais Loïc - qui stresse toujours pour son sac - se lève en 4 secondes et gueule "Merde, mon sac ! elles vont le bouffer !". J'étais plié en quatre. Il sort en trombe et se rend compte qu'il n'y a aucune vache. Finalement, je sors avec Amy à 7h00 (c'est l'heure où les premiers bus de touristes débarquent). On n'avait pas beaucoup dormi, on devait vraiment faire peur. Vous auriez dû voir la tête des touristes qui passaient à côté de la tente, à mourir de rire !

Finalement, y a un gars du site qui est venu nous dire, gentiment, que c'était interdit de camper ici et qu'il fallait plier la tente le plus vite possible pour les touristes. On a un peu discuté avec lui, et finalement ce gars est devenu notre big pote. Par contre Denise était vraiment mal en point, elle était toute blanche et ne savait plus rien porter. On a attendu le bus de 9h00 pour partir de là. On a juste vu un tout petit condor. On a mangé à Chivay et là, ça allait déjà mieux pour elle. Ensuite direction Arequipa. De nouveau gros dilemme : va-t-on faire ou non le Misti le lendemain, étant donné qu'on a déjà pas mal de dénivelés dans les jambes et qu'on n'a pas beaucoup dormi la nuit dernière. Pour Denise, la réponse est vite trouvée : elle préfère aller à la plage pour se ressourcer. Loïc et moi, toujours chauds, on se lance dans l'aventure. Reste Amy, qui viendra finalement avec nous. On a toute la fin de l'aprem' pour préparer notre nouvelle aventure. Ce soir-là, on a été dormir très tôt.

Dimanche 18 novembre 2007

Dimanche : Le Misti (jour 1, 3.400 m - 4. 600 m). Le guide vient nous chercher à 10h00 à notre hôtel; on rejoint les autres candidats et hop ! direction le bas du Misti à 3.400 mètres. Dans le groupe, il y a 3 hollandais (bien tristes que je ne parle pas flamand mais vu leur accent j'ai été incapable de comprendre le moindre mot de ce qu'ils disaient ... horrible), 1 couple d'allemands, Loïc, Amy et moi, plus 2 guides.

Première journée super peinard, avec les sacs mais beaucoup plus légers que dans le cañon, et le rythme résolument plus lent. Une vraie partie de plaisir pour nous tous, sauf pour l'allemande qui a vraiment eu du mal et a gerbé une fois. Finalement, nous arrivons au camp de base à 4.600m vers 15h00. On s'installe tranquille et nous faisons une petite sieste jusqu'a 18h00, ensuite nous mangeons une petite soupe et un petit plat de pâtes.

En altitude, la digestion se fait beaucoup plus lentement; il est donc important de ne pas trop manger. Le coucher de soleil sur Arequipa est tout simplement magnifique : on voit toute la ville éclairée, et puis une bande rouge-orangée juste au-dessus. En photo ça ne donne rien, mais en vrai c'est vraiment superbe !

Lundi 19 novembre 2007

Lundi : le Misti (jour 2, 4.600 m - 5.800 m - 3.400 m). Lever à 1h00 du mat', il fait un froid de canard, heureusement on est bien équipé : pour ceux qui n'en avaient pas, nous avons reçu une grosse veste, un pantalon de ski, des gants et même un bon sac de couchage (perso, le mien est génial : j'ai jamais eu aucun problème, même à 4.600 mètres d'altitude alors,...). On mange une petite tartine, et vers 2h00 du mat' on se met en route, éclairés par nos lampes frontales. On avance vraiment lentement. Vers 4-5h00 du mat', on sent que certains peinent déjà beaucoup, il commence à se distinguer 2 groupes : dans le groupe de tête, nous avons Loïc, Bart (un hollandais) et moi, juste derrière se trouve un allemand, puis les 2 autres hollandais, et ensuite les 2 filles. On avance difficilement dans ce sol fait de pierres et de cendres. On fait un pas, et on recule de 3.

Finalement, vers les 5.300 mètres, les deux hollandais abandonnent alors qu'ils nous apparaissaient comme les plus aptes à grimper le plus facilement. On apprendra plus tard que l'un a le mal des montagnes et qu'ils essaient de se soigner et que donc pour lui c'est une réussite d'être monté à 5.300, et pour l'autre, il doit définitivement arrêter de fumer parce que pendant toute la montée il a craché tous ses poumons.

Le sommet commence à se rapprocher de plus en plus mais semble si loin en même temps. Vers 8h00, on se retrouve au col avec Bart, Loïc, l'allemand, le guide et moi. Les deux filles sont un peu en contrebas et ont vraiment du mal. On décide de continuer et d'avaler une fois pour toute les derniers 100 m qu'il nous reste. Ils ont vraiment été les plus difficiles de l'ascension. Mais au final, sur le coup de 9h00 ON L'A FAIT ! ON Y EST ! Quel soulagement, on se sent grand, puissant, le roi du monde, un peu tout à la fois. C'est une sensation géniale, et c'est une une énorme fierté !

Finalement, l'allemand a attendu sa copine et ils ont été voir le cratère (plus facile que le sommet) mais on ne voyait plus Amy. Et puis finalement, au bout de quelques minutes, on la voit qui pointe son nez au bout du chemin qui mène au sommet, et 10 minutes plus tard elle est avec nous pour fêter cet exploit. Je crois qu'elle en a vraiment bavé pour y arriver. Je ne vais pas non plus dire que pour Loïc et moi ça a été une partie de plaisir mais quand même un peu. On a mis pas moins de 7 heures pour y arriver. Avec le premier jour, ça fait 11 heures de marche pour arriver à bout de ce Misti.

Pour le descendre, il nous a fallu moins de 3 heures. J'appréhendais un peu la descente de peur de souffrir du genou, mais au final, ça a été sur du velours. En fait, on est descendu là où il y a plein de cendres et ça va tout seul, comme si on skiait. On s'enfonce à fond, et il suffit de se laisser aller et c'est parti. Bon, au début c'est vraiment tripant, mais à la fin, c'est plus si super cool que ça d'avoir une tonne de cendres dans les godasses. En tout cas, que de souvenirs de ce Misti...

Puis pour finir la semaine, plus grand chose de bien passionnant. On est retourné à Huacachina pour zoner autour de la piscine pendant un jour entier, et ensuite on est rentré à Ayacucho tous les 4 pour le nouveau projet (et ouais, finalement Denise est restée avec nous).

Pour que vous vous rendiez un peu compte du temps de voyage que j'ai fait et des distances parcourues : pour aller et revenir d'Arequipa, c'est comme si j'avais fait un aller-retour sur la Provence et un autre sur les alpes pour aller au ski par exemple, et tout ça en moins de 2 semaines. Pour le moment je ressors tout doucement d'une bonne grosse angine qui a duré 4 jours. Je pense que je me la suis chopée dans le bus du retour, il faisait bien froid. Durant deux jours, je ne pouvais quasi plus rien manger ni boire tellement ça me faisait mal à la gorge. Tous les volontaires à la maison étaient aux petits soins pour moi : c'était bien agréable. Mais maintenant, ça va beaucoup mieux : je remange normalement et je n'ai quasi plus aucune douleur.

A cause de ça, j'ai loupé beaucoup de jours de boulot au nouveau projet, donc je ne sais pas vous en dire beaucoup pour le moment mais des que je pourrai en dire plus je le ferai. Sachez en tout cas que je vais essayer de faire un jour de cirque avec les gosses où on va confectionner des balles de jonglerie avec des ballons, du riz et de la farine. Je vous embrasse bien fort et j'espère que de votre côté tout va bien, vos nouvelles me font toujours plaisir, donc n'hésitez pas... Hasta luego !

Max


La suite de mes aventures... (Février 2008)

Bien le bonjour à tous,
Allez je me lance, depuis quelques temps j'ai eu peur de prendre la plume (ou plutôt le clavier) de peur de ne pas bien pouvoir vous relater ce que je vis ici. Bon, j'avoue, y'avait aussi un peu de fainéantise et puis plus le temps passe plus il est difficile de se lancer car trop de choses à raconter.

Je vous ai laissés au Pérou où je terminais mon dernier projet, qui s'est d'ailleurs très bien passé. Ensuite les adieux ont été durs et déchirants, chacun partant de son côté et allant vivre sa propre expérience. Pour ma part mon objectif était d'atteindre Santiago du Chili en moins de 2 semaines pour arriver en même temps qu'une partie de ma famille venue de Belgique pour assister au "matribautizo" (entendez par-là le mariage et le baptême) de Pilar et Olivier et de leurs 3 enfants, Basile et les jumelles Céleste et Bruna qui avait lieu le 29 décembre 2007. J'ai parcouru plus de 3.000 km et fait plus de 57 heures de bus en moins de 2 semaines; au final, je n'ai pas vraiment eu le temps de visiter, à mon grand regret. L'adaptation avec le Chili fut d'ailleurs un peu difficile. Ce qui m'a le plus marqué en arrivant ici, c'est tout d'abord les magasins typiquement occidentaux, les macdo's, les grandes surfaces, les grandes rues commerciales avec toutes les "fashion victimes". De plus, le soir où je suis arrivé, il y avait un concert rock et le centre de la ville était rempli de Gothiques et autres punks ou encore skateurs. Ca change des péruviens qui ne suivent pas trop la mode comme ici. Un autre grand changement, et je vous jure que ça m'a marqué, c'est l'odeur de la cigarette dans les rues, hallucinant. Au Pérou, on ne fume qu'en boîte et y'a quasi aucun mégot sur les trottoirs, ici c'est comme en Europe, partout, tout le temps. Le dernier grand changement fut la différence de prix entre les 2 pays. Le Chili reste largement moins cher que la Belgique mais, comparé au Pérou, le portefeuille le sent bien. Mais en s'organisant bien on peut vivre et voyager sereinement sans dépenser des sommes énormes.

Donc je disais que ma famille est venue à Santiago, il y avait donc mes grands-parents, qui sont restés un mois en tout, ma tante Sylvie, ses enfants Benoît et Astrid, mon cousin Tim et ma soeur Donatienne. Les autres sont tous restés plus ou moins 2 semaines. Le mariage et les baptêmes se sont tous très bien déroulés et ensuite on a fait une grande fête à la maison de Colina (au nord de Santiago). Ce fut très réussi. Je me suis beaucoup amusé car mes cousins ne parlent pas un mot d'espagnol, et Pilar a une soeur qui a leur âge et donc je m'amusais à leur faire croire que je racontais des trucs sur eux ou qu'elle les trouvait très mignons, enfin ce genre d'idioties mais qui fonctionne à tous les coups.

Ensuite, nous sommes partis une semaine à Puerto Velero, un centre de vacances au sud de La Serena. On a bien profité de ces vacances (surtout les nouveaux mariés qui étaient complètement crevés après avoir tout préparé pour leur mariage et le baptême des enfants), on a zoné sur la plage, on s'est baigné dans l'eau froide, on a visité les environs... Très sympathique.

Puis la famille est retournée en Belgique, et mes grands-parents ont joué les baby-sitters pendant que Pilar et Olivier partaient en lune de miel au Brasil. Pendant ce temps-là, moi je suis parti sur l'île de Chiloé durant 4 jours. Ce fut très intéressant, les paysages sont totalement différents du nord, il y a beaucoup plus de végétation, il pleut (quasi chaque jours durant mon séjour là- bas), mais c'est une île incroyable. J'ai 2 petites anecdotes à vous raconter : la première c'est une jeune fille dans la rue qui m'aborde le premier soir et qui commence à faire la convers' un peu toute seule, elle veut tout savoir sur tout, très curieuse mais n'écoute pas vraiment les réponses, enfin ça me fait un peu de distraction et c'est sympa. Et puis à un moment elle me demande depuis combien de temps existent les "pokemons" en Belgique. Et je lui répond que ça fait au moins 10 ans qu'ils nous pourrissent la vie. Mais ce que je ne savais pas et je l'ai appris par moi-même quelques jours plus tard, c'est qu'en fait les pokemons ce ne sont pas les dessins animés avec pikachu mais au Chili - depuis peu - c'est une véritable mode, un style vestimentaire et une manière de penser et de vivre sa vie. Tous les médias en parlent, personne ne reste indifférent devant ce phénomène de société qui touche tout le monde. Je l'ai appris en lisant un article qui s'intitulait : "j'ai un gosse pokemon" :D et là, ça a "tilté" dans ma tête. J'étais en train de m'imaginer une mère avec un gosse ressemblant à pikachu... hum hum. Ma seconde anecdote c'est de nouveau avec elle. Cette gamine de 15 ans m'a avoué avoir un gosse de 2 ans chez elle. Donc elle l'a eu à 13 ans... imaginez vous ça ! Et c'est la qu'on se rend compte que les petits villages comme celui où j'étais manque vraiment "d'éducation sexuelle". Enfin, ça arrive aussi à Santiago mais ce que je veux dire c'est qu'il y a encore d'énormes tabous dans la société chilienne qui fait que personne n'ose parler de ça et les enfants en payent le prix. Une autre chose importante à savoir, c'est que l'avortement est interdit. Chacun en pense ce qu'il veut, là n'est pas le débat, mais pour certaines personnes ici au Chili on ne peut même pas en parler, c'est tabou. De plus, pour eux la pilule du lendemain est un avortement et c'est un crime de l'utiliser. Et la personne qui m'a dit ça est une jeune de 22 ans.

D'autres petits trucs qui m'ont frappé, ici à Santiago, c'est par exemple la folie sur les autoroutes. Je ne parle pas seulement des automobilistes qui conduisent vraiment n'importe comment et qui ne respectent quasi aucune signalisation (du moins c'est ce que je penses) mais je veux aussi parler des vélos qui roulent sur l'autoroute l'air de rien, parfois même en contresens !!! des sorties d'autoroutes par la bande de gauche, des gens qui traversent à l'heure de pointe alors qu'il y a une passerelle à moins de 100 mètres. Nous avons même eu droit une fois à un skateur qui nous a coupé la route alors que nous voulions rentrer sur le "ring" de Santiago.

Donc après mon petit séjour sur l'île de Chiloé je suis retourné à Santiago pour dire au revoir à mes grands-parents (que je remercie très fortement pour leur aide, leur soutien, leur générosité, leur écoute, et pour les magnifiques vacances que nous avons passées tous ensemble ). Ensuite il me restait une chose à faire avant de partir de Santiago, c'était aller visiter mon ancien chef scout Sajou, alias Alexandre Meire, qui participe, via l'association Fundacio, durant un an à divers projets sur Santiago avec sa belle épouse Séverine. D'ailleurs je vous invite à aller visiter son site web http://seetalexauchili.blogspot.com  où vous aurez plus de renseignements sur ce qu'il fait et ce qu'il vit. Au cours d'un souper avec d'autres volontaires de la même association (ce fut d'ailleurs très intéressant et très instructif) on m'a invité 2 jours plus tard à une "despedida" d'une volontaire française. Je ne savais pas encore que cette soirée allait changer mon futur proche mais d'une façon... incroyable. Donc un certain vendredi vers la fin de janvier, je me rend à cette fête et elle commence très bien, plein de gens super sympas, la grande majorité sont des français ou parlent le français. Et à un moment, je fais la connaissance de Cristián, un ami de la volontaire avec qui elle a fait du théâtre, et directement le courant passe super bien. De plus il parle un peu le français donc ce fut très drôle parce que je lui parlais en espagnol et il me répondait en français, assez cocasse. Il m'a parlé de ses envies de voyager, de ses idéaux, de ses projets, de son histoire, et je me retrouvais beaucoup dans ce qu'il disait. Finalement fin de soirée on va dormir, il me donne son numéro de Gsm et je lui promets de l'appeler lundi. Le lundi suivant je l'appelle et il est tout étonné de m'entendre, car il a l'habitude des jeunes blancs-becs qui promettent plein de choses mais qui ne rappellent jamais. Et finalement on se met d'accord et le mercredi nous voilà partis, et voici la suite de mon aventure que je ne suis pas prêt d'oublier...

Après un gros mois passé à Santiago me voilà à Graneros (une heure au sud de Santiago) dans la famille de Cristián. Une famille modeste vivant dans une petite maison, n'ayant pas beaucoup de moyens mais qui se débrouille pour donner le meilleur à leurs enfants. J'ai été très touché par leur accueil, leur générosité,...

Une chose que tous les chiliens (et en général les sud-américains) ont en commun, c'est l'accueil hyper chaleureux de l'étranger dans leur maison. Qu'importe l'endroit, les gens ou l'heure où tu arrives, ils sont toujours prêts à t'accueillir et à t'offrir le meilleur pour toi. C'est dur d'exprimer ce sentiment à travers des mots mais c'est vraiment incroyable.

Première étape de notre voyage : Don Angel "l'ermitaño" qui vit seul depuis 27ans dans la montagne. Qu'il neige ou qu'il fasse beau, il est là. Il vit dans un endroit incroyable, au beau milieu de la montagne, il ne descend à la ville qu'une fois tous les mois seulement pour se réapprovisionner. Il fait son pain lui-même, il possède une cabane où il dort et une autre où se trouve sa cuisine "d'hiver" et 2 lits pour accueillir ses invités. Il a beau vivre dans la montagne il reçoit quand même pas mal de visiteurs. Cristián le connaît bien car il y a déjà été plusieurs fois. Comme dirait mon oncle : s'il vivait sous un pont à Santiago on le nommerait un "sdf" mais dans cette situation c'est un "ermite" et il est respecté de bon nombre de personnes. Ce fut une très chouette expérience et très enrichissante.

Ensuite nous somme partis en week-end avec la soeur de Cristián et Constance, une volontaire française qui est tombée amoureuse du pays et qui finalement est restée y vivre, au grand dam de ses parents qui eurent du mal à l'accepter, à Los Queñes. C'est un endroit magnifique en plein milieu des montagnes, avec des paysages incroyables (je penses que je vais souvent me répéter dans mes adjectifs pour décrire ce que j'ai vécu mais il ne m'en vient pas d'autres). On a eu une grosse peur en arrivant, de nuit, car nous sommes tombés avec la camionnette dans un enoooorme trou et nous avons eu beaucoup de chance de pouvoir en ressortir sans trop de difficultés.



Dimanche après-midi nous nous préparons, Cristián et moi, à partir en stop pour une durée indéterminée et pour une destination indéterminée elle aussi. C'est le début de la grande aventure. La première soirée de stop fut infructueuse et nous nous retrouvons à moins de 20 km de notre point de départ, dans la maison de Constance à Requinoa. ¡que lata! Mais le jour suivant, nous fûmes plus chanceux (bon je vais pas non plus vous détailler tous les transports que nous avons pris). Après notre première vraie journée de stop, nous nous trouvons à Temuco à plus de 500 km de Requinoa. Un vrai succès, mais aussi un gros coup de bol car après plusieurs transports qui nous avancèrent de seulement quelques km j'ai réussi (sans fausse modestie) à trouver une camionnette qui nous transporta durant plus de 4 heures. Dans le jargon franco-chilien de Cristián cela s'appelle "hacer la tchatche" (comprendra qui pourra, mais cela signifie seulement entamer une discussion avec quelqu'un pour que à la fin on obtienne ce que l'on désirait). Notre première vraie nuit, nous la passons dans le jardin d'un gars rencontré 30 minutes plus tôt dans le village de Queppe (c'est un peu ça, faire la tchatche).

Le lendemain ce fut la pire journée de stop que tous les auto-stoppeurs de la terre aient connues : une chaleur épouvantable, un soleil de plomb, beaucoup de "mochileros" sur les routes (ça vient de mochila qui signifie sac à dos, donc ce sont ceux qui portent des sacs à dos) et personne qui accepte de nous prendre. Après 6-7 heures, nous avons avancé de seulement 50 km. Nous avons attendu et espéré durant plus de 3 heures sur le bord de l'autoroute qu'une voiture ou un camion nous prennent. [Cristián a 7 ans de voyage de stop derrière lui mais pourtant je me demande parfois ce qui lui passe par la tête. Je m'explique : pour aller vite et loin, on est obligé de faire du stop sur l'autoroute mais le problème c'est que personne ne va s'arrêter venant de l'autoroute donc notre seule chance c'est ou bien les gens qui montent sur l'autoroute, ou les aires de repos ou les péages. Mais lui s'obstinait à toujours se mettre en fin de bande de lancement et supplier les camions de s'arrêter alors qu'ils roulent à 90 km/h et qu'il faudrait un km pour qu'ils s'arrêtent.] Bon finalement cette journée-là, on a pris le bus jusqu'à Osorno, plus au sud.

Le lendemain on décide de commun accord de passer en Argentine. On arrive tant bien que mal à la frontière et après les formalités d'usage côté chilien, il nous faut trouver absolument une voiture pour nous emmener côté argentin (il n'y a plus aucun bus à cet endroit). Et de nouveau, la chance fut de notre côté et d'ailleurs ce fut assez divertissant. J'arrête une voiture, et dedans se trouve le touriste typique, qui a loué sa voiture et qui voyage mais qui ne parle pas un mot d'espagnol. Et bon, moi l'anglais ça fait 4 donc j'ai un mal fou à lui expliquer qu'il a loué sa voiture et qu'il est sorti du Chili seul dans sa voiture, mais que ça ne change rien au fait qu'il peut nous emmener et qu'il n'aurait aucun problème à la frontière argentine car on passera séparément. Finalement il accepte et dans la voiture on se demande dans quelle langue on va pouvoir dialoguer. Espagnol c'est foutu, anglais c'est plutôt difficile pour nous et puis là, il nous demande si on parle français... alala le fou rire que je me suis pris. Durant 10 minutes j'ai parlé avec lui en "spanglish" alors qu'il parle et comprend très bien le français. Quelle dérision ! Et donc on fait connaissance, et c'est un autrichien qui voyage pour son plaisir et qui n'a pas trop de problème d'argent car il travaille pour une famille richissime aux Etats-Unis. Le voyage avec lui fut super drôle et enrichissant. Moi j'ai trop tripé d'entendre un autrichien et un chilien parler français, c'était à mourir de rire. Et finalement, on est arrivé à la première ville argentine et là, il nous a offert une bonne bière et puis s'en est allé à Bariloche, plus loin en Argentine.

Villa la Angustura : ville hyper touristique, bondée de monde en maillot de bain et toute la rue principale paraît avoir été construite en plastique imitant les châlets en bois que l'on peut trouver dans les Alpes françaises ou en Suisse. Le lendemain, le stop ne marche pas fort la matinée et nous mangeons le dîner au bord du lac qui jouxte la ville. On est émerveillé par l'endroit, et on décide d'y rester une journée de plus (c'est aussi dû au fait qu'on a fait une enooorme sieste et qu'on s'est réveillé à 6 heures du soir). On s'est payé un coucher du soleil sur le lac... inimaginable, suivi d'un barbecue sur pierre brûlante... exquis ! Le lendemain, on part pour San Martin de Los Andes via la route des 7 lacs. On a marché le matin, car aucune voiture ne voulait nous prendre; mais l'aprem', on a eu la chance de tomber sur un couple de gringos (les vrais, ceux qui viennent des States) qui a eu pitié de nous et nous a emmenés jusqu'a notre prochaine destination. Là, ce fut encore plus cocasse qu'avec Hervé l'autrichien car eux ne parlaient qu'anglais. Mais le courant est finalement très bien passé, et j'ai chanté la chanson de Pink Martini "Je ne veux pas travailler" qu'ils connaissaient et Cristián a chanté "la Bamba". Ils ont bien apprécié notre compagnie car ils nous ont demandé de nous prendre en photo avec eux et nous avons des nouvelles assez régulières de leur périple et nous envoyons aussi de nos nouvelles.

De San Martin, nous avons décidé de retourner au Chili par le même passage qu'a emprunté le Che lors de son périple. Nous nous sommes rendus au poste frontière appelé Hua Hum. Le passage est très peu utilisé et les "carabineros" avaient l'air de s'emmerder profondément et pour se divertir un peu ils nous ont demandé de sortir toutes nos affaires de nos sacs. Nous avons donc eu droit à un contrôle anti-drogue en bonne et due forme avec le chien et tout le tralala. Heureusement nous n'avons pas eu droit à la fouille corporelle approfondie. Ensuite nous avons pris le bateau pour traverser le lac Pirihueilco et nous sommes arrivés à Puerto Fuy. Dans le film "Carnet de voyage", le pote du Che gueule "CHIIILLEEEEE" quand ils sont sur le bateau, et ils parlent aussi de Puerto Fuy. L'endroit était tellement serein, imaginaire, un peu hors du temps que nous sommes restés 2 jours à profiter de ce lieu incroyable.

La suite du voyage fut plus touristique. Nous sommes partis de Puerto Fuy en bus car il n'y avait aucune voiture ni aucun camion. Nous sommes arrivés à Panguipully, puis nous sommes allés à Lican Ray, un petit village assez touristique. Comme chaque fois, nous avons cherché un endroit où planter la tente. Nous avons trouvé un camping protestant, mais nous n'y sommes pas restés car il fallait être protestant pour y dormir. Vers 22 heures, nous avons trouvé une maison face au lac où la mère de famille a finalement accepté de nous laisser rentrer après avoir fait la tchatche comme jamais, et elle nous a dit que l'unique raison pour laquelle elle a accepté fut parce que nous paraissions d'honnêtes gens. Et là, l'expérience de Cristián a parlé car c'est sûr que si on est vêtu comme des vagabonds ça ne marchera jamais, mais pour l'occasion nous avions sorti nos plus beaux habits et ça a payé. Et au final, ça s'est très bien passé car elle nous a offert un bon lit dans la cabane au fond du jardin et puis nous avons eu droit à un dessert fait par une de ses filles et nous sommes même sortis avec elle au marché artisanal. Nous fumes très touchés, et pour l'en remercier, nous lui avons offert un petit bouquet de fleurs avec un mot disant que c'était grâce à des personnes aussi généreuses qu'elle que nous, simples voyageurs, pouvons voyager et rencontrer des gens incroyables. Elle fut elle aussi très touchée et nous espérons qu'à l'avenir elle renouvellera l'expérience. Ensuite, nous avons mis les voiles sur Pucón. Un endroit hyper touristique lui aussi, mais différent de Villa la Angustura par exemple car on peut sentir qu'avant d'être touristique ce village a été plus modeste et possède quelque chose en plus. Pour ma part je l'appelle "le Knokke du Chili" car c'est là que toute la jeunesse dorée de Santiago vient passer ses vacances. Il y a moult activités à faire et nous avons testé un canopy qui consistait en 4 tyroliennes dont la plus longue faisait un km de long et dont la vitesse avoisinait les 70km/h. Très sympa.

Finalement après une semaine et demie de voyage nous décidons de rentrer sur Graneros car la famille de Cristián se préparait à partir en vacances. Et pour rentrer, nous avons eu une chance de malade car nous nous trouvions à Temuco, après avoir vainement tenté de trouver une voiture ou un camion qui nous amènerait plus loin. Nous étions au péage peu avant la ville avec 2 panneaux où il était marqué : "Nous allons au nord" et "nous sommes sympathiques" ça a fait rire beaucoup de gens, mais personne ne voulait nous prendre. Au final, une mère avec son enfant nous ont déposés sur la déviation de l'autoroute qui passe en dehors de Temuco, la où personne ne passe. Nous étions quasi déjà résignés à dormir sur Temuco car il était 8 heures du soir et finalement le premier camion de notre voyage s'arrêta et nous prit. WAAA quelle jouissance ! Et le mieux c'est qu'il allait à Santiago, ce qui signifiait qu'on allait pouvoir rentrer à la maison le soir-même. Enfin plutôt le matin suivant car c'était quand même 8 heures de camion. Et le pire, c'est que le camionneur conduisait depuis plus de 32 heures sans dormir et qu'il devait absolument arriver à Santiago avant 9 heures et donc il cherchait des gens avec qui parler. Mais bon nous on était crevé car on venait de passer une nuit blanche à Pucón à faire la fête, et moi j'ai discuté politique et immigration avec un type qui prétendait vouloir aider les étrangers et les nécessiteux. Donc pas question de dormir. J'ai quand même craqué et je me suis allongé durant 2 heures sur son lit hyper confortable pendant que Cristián faisait la convers'. Ensuite on s'est relayé et nous sommes rentrés à Graneros à 5 heures du mat'. un moment que je n'oublierai jamais, c'est quand vers les 3 heures du matin nous avons partagé le maté. C'est une sorte de thé très répandu au Chili qui se boit avec une "paille" en métal dans un récipient où se trouve le maté mélangé avec de l'eau chaude. Il y a une légende qui raconte que quand Dieu a créé les Hommes ils n'arrêtaient pas de se disputer et finalement Dieu a créé le maté pour les unifier.

De retour à Graneros, nous sommes partis le week-end passé à Pichilemu avec toute sa famille, des amis de la famille, une volontaire qui travaille à Graneros et la fiancée française d'un de ses frères. Pichilemu se trouve sur la cote pacifique et est un haut lieu pour ceux qui veulent faire la fête, un peu comme à Pucón, mais plus populaire et plus modeste. Il y a un lieu dit : "Punta de Lobo" qui est le paradis pour les surfeurs. A certains moments de l'année les vagues peuvent atteindre 6 à 8 mètres de haut. Chaque année il y a un concours international qui s'y déroule. Ce fut un chouette week-end passé avec sa famille, j'ai vraiment adoré.

Puis nous sommes rentrés sur Graneros et le lendemain je suis retourné sur Santiago pour me faire soigner les dents (j'y reviens dans 5 lignes). Pour terminer cet épisode de ma vie je voudrais remercier Cristián pour cette formidable aventure, grâce à toi j'ai pu connaître un peu mieux le Chili et ses traditions, ses coutumes, ses bons et ses "mauvais" cotés, je te remercie pour tes conseils, tes histoires auxquelles je m'y retrouve, ton sourire toujours présent, nos discussions jusque parfois tard dans la nuit, tu es un homme très ouvert d'esprit et on peut parler de tout avec toi. Muchas gracias Cristián "puerto fuy" y hasta luego amigo.

Et donc nous revoilà au début. Je suis de retour sur Santiago car il y a quelques semaines je me suis rendu compte que mon fil dentaire posé après mon appareil, s'est cassé. Il fallait donc faire quelque chose. J'ai été 5 fois chez une dentiste et au final je me retrouve avec des radios de mes dents, une énorme carie ,une "déminéralisation" de mes dents et donc un traitement au fluor qui coûte la peau du c**, peut-être même d'autres anormalités sur d'autres dents mais la dentiste n'est pas tout à fait sûre, et au final quand je viens pour me faire remettre mon fil dentaire elle m'annonce que je dois encore attendre 2 jours parce qu'elle a touché à ma gencive qui s'est mise à saigner et donc ça n'allait plus être possible. J'enrage et grâce à mon oncle on prend un autre rendez-vous dans un grand centre médical pour le lendemain et la pas de chichis en moins de 20 minutes j'ai mon fil et tout est bien qui finit bien.

Après toutes ces péripéties il est temps de repartir. J'ai trouvé, grâce à Cristián, un projet dans les montagnes de Cuzco qui me paraît super intéressant où j'irai aider des personnes vraiment dans le besoin. Je suis impatient d'y être. Mercredi soir on a fêté ma "despedida" dans un restaurant où l'on peut aussi chanter (mais c'est pas un karaoké) et ce fut une très belle soirée. Il y avait Oliver et Pilar, mon ami Cristián et les 2 petites soeurs de Pilar : Jose et Ina. Que du bonheur ! On a même eu droit à 2 chansons de Pilar et une de Jose. Elles chantent vraiment super bien. Le public était en délire (wiwiwi). Un grand moment.


Pour le moment je suis à Vicuña et je prends le bus dans 30 minutes pour monter un peu plus dans la vallée de l'Elqui. J'ai déjà pu assister au lever du soleil ce matin depuis le mirador qui surplombe la vallée et c'était magique. C'est un peu tout dans mes projets à venir, je change tellement souvent que cela ne sert à rien de vous en faire part car dans 3 jours ils auront déjà changé. Il vous faudra attendre les prochaines nouvelles et j'espère que cette fois-ci elles vous arriveront plus vite. Pour les photos c'est un peu délicat car vous les envoyer ça pèse lourd pour un mail mais pour ceux qui ne l'ont pas encore, les meilleures photos sont sur Facebook. Très facile pour s'inscrire, aller sur www.facebook.com  suivez les instructions et puis rajoutez-moi comme amis (maxlefun@hotmail.com) et de la vous aurez accès à tous mes albums photos depuis le début. ¡buena suerte!

Je suis sûr que j'ai oublié une montagne de nouvelles à vous raconter mais je pense que là, c'est déjà bien et que vous aurez le temps de vous occuper durant les longues soirées d'hiver que vous vivez. Je vous embrasse bien fort et vous souhaite une excellente journée, en espérant de vos nouvelles respectives. Besos a todos y hasta luego.

Max
29 février 2008


Objectif : Bolivie ! (Avril 2008)

Bonjour à tous,

Après de nouveau un bon mois sans nouvelles, je reprends le clavier pour vous raconter quelques-unes de mes péripéties.

Je vous ai quittés à Santiago et je me dirigeais vers La Serena et la Valle del Elqui. J'y ai passé une petite semaine et ce fut la grande folie. L'endroit est superbe. C'est la vallée du Pisco chilien. Il y a des vignes partout qui s'étalent sur les flancs des montagnes, impressionnant. Toute la vallée est verte et puis d'un coup la vigne s'arrête et la montagne aride reprend ses droits. J'ai passé quelques jours au camping "El Río Mágico". Superbe endroit super tranquille où passe un petit ruisseau à côté de ta tente et il y a même un endroit pour piquer une tête (assez froid faut l'avouer, mais parfait pour se réveiller le matin). J'étais en compagnie de 4 jeunes de Santiago qui profitaient de leurs derniers jours de vacances avant de rependre les cours ou de chercher un emploi pour l'un d'entre eux. Ce fut bien sympathique. Ensuite j'ai pris la route de Copiapo, un plus au nord. Ce fut le pire voyage en bus de ma vie: seulement 4 heures depuis la Serena donc je prends le dernier vers minuit et demi pour arriver le matin très tôt. Pas de chance : il arrive avec une bonne heure de retard (donc une bonne heure où tu te dis de plus en plus certain que tu l'as raté). A L'intérieur, l'airco qui marche à fond la caisse, il fait gelant (heureusement il y a des couvertures mais ça ne suffit pas vraiment). Évidemment je me tape le gros qui prend toute la place à côté de moi et qui revendique d'un coup de coude dans mes côtes son droit à l'accoudoir. Ensuite vient le film qui à 2 heures du mat' n'intéresse personne... mais bon, ils mettent le volume à fond pour être sûr que tu dormes bien ! Bon, allez, je regarde un peu et PAF' au moment ou ça devient intéressant... boum, ils coupent (saligauds). Bon, il reste 1h30 de voyage, j'vais dormir un peu. Et ben non, le gros à côté... il ronfle :S et le pire du pire, c'est quand le gosse de devant s'est mis à pleurer et que par magie ses parents ne se réveillent pas (ils doivent avoir l'habitude) et le laissent pleurer jusqu'à la fin du voyage. Je ne veux pas faire de discrimination, mais il faudrait inventer des bus spéciaux pour gros qui ronflent avec enfants qui pleurent, ha ha ha (rire sarcastique) !

Donc plus jamais de bus (au Chili du moins). Je prends la direction de la frontière argentine depuis Copiapo. Là J'ai eu la chance de ma vie, il était déjà 5h de l'aprèm, j'arrive sur la route qui va me mener à la douane "San Francisco", je la traverse, je lève le pouce et paf dans les 30 secondes, un camion s'arrête et allait exactement où je voulais. 5 heures de trajet dans un paysage incroyable, juste une route en sel, le camion et rien d'autre que la nature. A ce moment-là, je me suis rendu compte que les gens quand ils voient que tu parles bien espagnol ils en déduisent que tu comprends super bien aussi. Et donc durant tout le voyage, le chauffeur m'a parlé dans un patois incompréhensible, fumant sa clope et parlant à la fenêtre... c'était folklorique mais je m'en suis bien sorti et j'ai tenu les 5 heures de trajet :p Les flics à la douane ne comprenaient pas ce que je venais faire par-là (parce que il n'y a vraiment rien) et étaient un peu méfiants. Finalement je dors dans la douane à côté de la machine à métaux et le lendemain je prends la première voiture pour la "Laguna Verde" que je voulais tant voir. On passe par une sorte d'altiplano où tout autour de nous se trouvent des sommets enneigés dont le volcan "Ojos del Salado" le point le plus haut du Chili. Impressionnant.

Et enfin on arrive à la Laguna Verde et je n'arrive pas à retenir un "woooaaw" d'étonnement tellement c'était beau. Je fais la connaissance de 2 flics qui se trouvent là pour surveiller les alentours et voir qui passe. Assez pathétique, car ils n'ont même pas une voiture et doivent rester là durant 15 jours d'affilée dans un froid de canard jour et nuit (on est à 4300 mètres quand même). Et il n'y passe personne : 4 voitures vers l'Argentine et 0 vers le Chili en un jour. J'ai du patienter toute l'aprèm et toute la nuit à regarder 4 films de Steven Seagal à la suite. Mortel. Heureusement le lendemain à 9 heures, un camion passe et m'emmène à El Salvador.

Je pensais y rester une après-midi ou un jour au plus et finalement j'y suis resté une semaine entière. Village minier créé il y a seulement 48 ans, il a la forme d'un casque romain (sans déconner, on peut s'en rendre compte en grimpant sur une colline à côté). Super tranquille, avec de grandes rues bien ordonnées, une jolie place centrale et des jeunes super sympa. "Muy buena onda" comme on dit ici. Toutes les maisons ont plus ou moins la même taille et la même forme, pas de grande propriété avec piscine et jardin immense. Ici le chef de chantier côtoie ses ouvriers dans le même quartier et dans la même maison.

De là, je rejoins la côte à Chañaral. Village pas très joli mais passage quasi obligé pour aller à Pan de Azúcar. Par chance, j'arrive juste après les vacances (d'été qui se terminent fin février) et j'ai la plage la plus jolie pour moi tout seul. Le paysage est de nouveau incroyablement beau. Je décide de me rendre par mes propres moyens au mirador situé à 10 km de là pour avoir une vue imprenable sur la plage. Deux heures de marche sous un soleil de plomb et pas une voiture, la fin des vacances a aussi ses inconvénients. Arrivé en haut j'ai la chance de pouvoir observer un zoro (petit renard), un guanaco ainsi que la splendide vue sur Pan de Azúcar. Heureusement, pour le retour une voiture arrive et me dépose bien gentiment à la plage. J'y passe la nuit et le lendemain j'essaye de sortir du parc national. Ca ne marche pas fort, mais finalement un camion qui transporte des algues me prend en stop et je fais le voyage au milieu d'elles... je vous dis pas l'odeur mais c'était génial !

J'arrive ensuite à Taltal, toujours plus au nord. Là, j'ai vécu mon premier tremblement de terre. C'était à 4 heures du mat' et la porte commence à trembler. Au début je pensais que quelqu'un toquait comme un fou mais quand le lit a commencé à bouger lui aussi, là j'ai compris. Au total ça a duré 7 à 8 secondes, et il ne devait pas être bien fort car peu de monde l'a senti. J'y ai aussi vécu un magnifique coucher de soleil. Pour partir de ce village j'ai de nouveau eu beaucoup de chance : j'ai expérimenté le stop passif le plus rapide de l'histoire. J'arrive au carrefour où je dois prendre à gauche pour aller à la prochaine petite ville, mais c'était en pleine ville donc dur à deviner que je veux aller par-là. Je m'arrête 2 secondes pour boire et j'ai même pas le temps de déposer mon sac qu'un gars qui passe en voiture me demande : "Vous allez à Paposo" ? et c'est cash. C'est à Paposo que se trouve l'ancienne frontière avec la Bolivie datant de 1879: et ouais, c'était du temps ou la Bolivie avait la mer. Par contre pour sortir de là, ça allait de nouveau être dur, j'ai attendu 2 heures avant que la première voiture ne passe et m'emmène heureusement jusqu'a Antofagasta, la grande ville du nord.



Il faut savoir aussi que pour le moment c'est la folie dans le nord du Chili car le nouveau James Bond est en train de se tourner là-bas. Tout le monde en parle, les journaux dévoilent quelques infos sur le tournage mais personne ne sait exactement où et quand ils vont filmer. Enfin bon, c'est une grande fierté pour les chiliens, même si certains ne sont pas contents car les réalisateurs ont été chercher des boliviens, plus "typiques", comme figurants.

Après Antofagasta, que je n'ai pas beaucoup aimé (je n'aime pas trop les grandes villes), direction Calama où je voulais aller visiter la mine Chuquicamata, mais qui est malheureusement fermée depuis peu. Ainsi que le train qui devait m'emmener à Uyuni en Bolivie.

J'appréhendais un peu mon arrivée à San Pedro de Atacama, car d'après les échos que j'avais eus, on peut vite ne pas aimer. Et de fait, durant mon séjour j'ai rencontré pas mal de gens qui n'ont vraiment pas aimé et qui étaient très contents de partir au plus vite. Comme ces 6 jeunes filles venant de Bolivie : la douane chilienne est vraiment la plus chiante et ils révisent tout. Et par malchance, elles emportaient avec elles des sacs entiers de colliers et autres bijoux remplis de graines, et il est strictement interdit d'importer au Chili tous produits d'origine animale ou végétale. Dégoûtée, une d'entre elles a lancé son dernier bracelet qu'elle avait sur elle avec une seule petite graine au milieu. Les flics n'ont pas apprécié et hop ! direction l'immigration pendant 2 heures et une amende de 40 dollars. Le lendemain, elles sont reparties en Argentine "al tiro".

Heureusement, pour moi tout s'est très bien passé et j'ai bien profité de mon passage dans ce village hyper touristique où en haute saison il doit bien y avoir plus de touristes que d'habitants (1800 et quelques). Grâce à un contact rencontré en faisant du stop, j'ai eu l'adresse d'un petit camping le moins cher de tout San Pedro. Et ensuite, par le plus grand des hasards, je suis entré dans une agence de voyage qui s'appelle : "Maxim Experience". Le plus drôle, ce fut quand Lili (la gentille personne qui m'a supporté durant une semaine) décrocha le téléphone et dit : "buenas tardes Maxim" J'ai explosé de rire. Ensuite, j'y ai passé tous mes temps libres. Ça s'est vraiment bien passé. J'ai même eu la chance d'y travailler durant une après-midi. D'ailleurs, c'est à cause de ça que je n'ai pas pu partir de San Pedro le samedi et que j'ai dû attendre le lundi matin.

A San Pedro, j'ai été dans la vallée de la Lune (ce que font tous les touristes), mais j'ai eu l'unique privilège d'y rester dormir, officiellement interdit mais officieusement tout le monde me l'a conseillé et je ne l'ai pas regretté. Le plus fou fut la route de 16 km en vélo dans un noir intense avec seulement ma petite lampe frontale pour m'éclairer. Je roulais à l'aveugle, et la plus grande partie du chemin était en mauvais état... je vous dis pas l'état de mes fesses après ! Le plus stressant, c'étaient les phares des camions, ils se trouvent en réalité à plus de cinq kilomètres en arrière mais paraissent être juste derrière toi. En tout cas, le lever de la lune dans la vallée de la lune est un spectacle grandiose. Les paysages paraissent vraiment lunaires et le sol est recouvert de cristaux de sel, ce qui lui donne une couleur blanche. Le lendemain je suis parti très tôt le matin (après avoir vu le lever du soleil... grandiose, lui aussi) pour rejoindre la vallée de la Mort (à côté). J'ai quand même stressé un peu en me réveillant, car j'entendais un bruit sourd venant de l'autre coté de là où j'étais. A 6 heures du mat', il y avait des gens en train de filmer (peut-être James Bond... mais je ne le saurai jamais car j'ai pris mes jambes à mon cou en pensant au début que c'étaient les gardiens).

J'ai aussi été visiter les Geysers del Tatio. Lever à 4 heures du mat' pour être sur place au lever du soleil. Juste avant celui-ci, il faisait -10 degrés. Heureusement, on peut se baigner dans une piscine naturelle à 37 degrés. Par contre, un peu dur pour sortir de là. Les geysers atteignent 10 mètres de haut. Mais seulement les fumées car l'eau qui jaillit des geysers ne "saute" qu'a un mètre et demi pour le plus puissant. Ensuite, nous avons pu observer des lamas, des vigognes, des flamands roses, des cactus millénaires (qui ne poussent que de 4mm par an) et une sorte de lapin avec une longue queue et des petites pattes avant. A San Pedro, j'ai aussi fait la connaissance d'Antonio, un français un peu fou qui en était à sa dernière semaine de voyage après 7 mois de voyage et après avoir été en Colombie, Équateur, Pérou, Bolivie et Chili. Il était complètement perdu et ne voulait vraiment pas rentrer au pays. A mon avis, je serai aussi dans cet état là juste avant de rentrer. On s'est bien amusé, on a fait du sandboard dans la vallée de la mort (ça glissait mieux qu'au Pérou, mais on avait aussi un produit secret que Lili m'avait passé : "et surtout tu dis pas que c'est moi qui te l'ai passé hein" :p)

Et donc le samedi j'ai été travailler à "Maxim Experience". Et vous savez pourquoi ça s'appelle comme ça ?? C'est le grand chef qui me l'a dit, donc ça doit d'office être vrai : parce que grâce à cette agence vous allez vivre la plus belle et la meilleure expérience que pourrez vivre dans votre vie. Alors mois je dis : Tentons la "Maxim Experience". hahaha !

Le problème c'est que j'avais prévu de partir samedi donc il ne me restait quasi plus de pesos chilenos, juste de quoi payer les 3 nuits de camping et il me restait mille pesos, même pas de quoi manger. Finalement, j'ai fait jouer mes connaissances et j'ai dormi une nuit de plus gratos et j'ai mangé pour mille pesos avec en prime une bière gracieusement offerte (rien que la bière ça m'aurait déjà coûté 1500 pesos). Mais bon, dimanche venu, je n'étais pas encore parti pour autant. Et j'ai poireauté toute la journée à chercher un malheureux camion qui voudrait bien me déposer en Argentine. Finalement, deux artisans que j'avais connus avec Antoine voulaient aussi passer en Argentine et je les ai retrouvés là. Finalement, on a trouvé un camion mais qui ne partait que le lundi à 4 heures du mat'.

Lundi, nous partons très tôt pour la frontière avec l'Argentine. Il y a environ 500 kilomètres jusqu'a la prochaine ville argentine. On a mis pas moins de 12 heures pour y arriver. Ça monte et ça descend tout le temps, mais les paysages sont magnifiques. Ha, ce que j'ai oublié de vous dire, c'est qu'on a voyagé à l'arrière de son camion, dans une des voitures qu'ils transportaient. Ce fut un grand voyage. Genre à 7 heures du mat' on arrive à la frontière argentine et là on descend du camion à 2 kilomètres de là, puis on prend toutes nos affaires et on se met sur le côté gauche du camion pour pas que les douaniers nous voient et à un km on arrive dans une petite courbe; là, le chauffeur ralentit, on saute avec nos affaires et il redémarre de plus belle. On arrive à la douane et on fait mine de rien; on est arrivé avec un gars qui est retourné au Chili et on cherche un camion (le même évidemment) pour nous emmener en Argentine. Ca marche et on est reparti. Arrivé en Argentine, on doit de nouveau se cacher car il y a un contrôle de flics, on est tapi dans la voiture et ils ne nous voient pas. Mais arrivés à un contrôle de poids et de dimensions, le type se fait accrocher car il est trop haut. Et comme en Argentine certains flics sont corrompus, 40 pesos (10 euros) suffisent à continuer la route comme si de rien n'était. J'ai appris plus tard qu'au premier contrôle, il a eu le même souci et le flic lui a demandé de lui apporter la prochaine fois un lecteur MP3. Pour la suite du voyage, le chauffeur avait avec lui 2 bonnes bouteilles de vin chilien.

San Salvador de Jujuy, première grande ville argentine avec un climat totalement différent de celui du Chili pour la même zone. Il n'a pas arrêté de pleuvoir durant les 3 jours ou nous y étions. Pas grand chose à dire à part que c'est moins cher que le Chili. C'est d'ailleurs un problème pour mes potes artisans car ils doivent adapter leurs prix (encore pire pour la Bolivie). Par contre pour la suite nous avons eu de la chance car 2 touristes (en 2 autos) nous ont pris en stop et allaient à Iruya, là où nous voulions aller. Il continue à pleuvoir, on passe un col à 4000 mètres et on ne voit rien du paysage : à un moment, on ne voyait plus à 15 mètres devant soi. Mais quand la brume se dissipe le paysage est merveilleux. On s'arrête tous les 200 mètres pour prendre des photos. Et puis finalement, après 2h30 de voyage, on arrive à Iruya. Petit village perché dans les flancs de la cordillère, au milieu d'un paysage sublime. Les montagnes paraissent irréelles. Un bon endroit pour venir se relaxer, penser à autre chose et sortir de la vie de fou que l'on mène.

Le lendemain direction BOLIVIAAAA. On y arrive en fin de journée et on passe la frontière le plus vite possible pour aller se ravitailler et dormir moins cher (hehe). Mais petit problème à la douane où le type ne veut pas laisser passer mes potes car ils n'ont pas leur passeport. Pourtant ils peuvent voyager dans toute l'Amérique latine avec seulement leur carnet, mais non : là, ça marche pas. Finalement on convient d'aller voir le consulat le lendemain et on passe quand même la frontière (et ouais un peu fou mais c'est comme ça. Il y a beaucoup d'argentins qui passent la frontière pour aller manger de l'autre coté et puis reviennent 2 heures plus tard). Le lendemain, les choses se débloquent : ils ont été parler au grand chef et leur ont dit qu'ils rentreraient au Chili. Bon, leur but c'est d'arriver au Brésil mais l'essentiel c'est d'être arrivé ici non? Le passage de frontière avec le Brésil sera une autre aventure.

Et donc depuis 2 jours je me trouve en Bolivie, que j'adore déjà. Demain je pars faire un tour de 4 jours dans le Sud-lipez et le Salar d'uyuni. Ca s'annonce fameux. Ensuite je retrouverai mes amis chiliens je ne sais pas trop où, mais on s'arrangera, pour continuer l'aventure bolivienne.

Voila de nouveau une bonne tartine et j'espère que vous avez eu le courage de tout lire jusqu'au bout.
Je vous embrasse bien fort et vous souhaite plein de bonheur.

Max

PS : pour ce qui est de mon retour, ce sera d'office en juillet mais je ne suis pas encore fixé quant à la date exacte... Patience, donc !


Petit bonjour en passant (Mai 2008)

Salut les amis,

J'ai pas beaucoup de temps, donc je vous envoie un petit mail juste pour que sachiez que je ne suis pas mort au fond d'un ravin ou couvert de boutons suite à une piqûre d'un animal étrange, et encore moins pris en otage dans une manif' en Bolivie.

Mon voyage continue de super bien se passer. Je suis chaque jour émerveillé par tout ce que je découvre. Un vrai régal. Je suis pour le moment à Cuzco au Pérou depuis une semaine. Cette ville est géniale, tellement de choses à y voir, découvrir, vivre...

En Bolivie je suis passé par le Salar d'Uyuni, les mines de Potosí, la ville blanche (Sucre) et accessoirement capitale de la Bolivie, la ville chaude et riche de Santa Cruz, Trinidad sous les eaux, Rurrenabaque l'amazonienne, La Paz la haute et enfin Copacabana sur le lac Titicaca (et non la plage du même nom).

J'ai enfin ma date de retour, ce sera le 27 juin a 18h30 à Zaventem : que tous ceux qui veulent venir me dire un petit bonjour à ce moment là sont les bienvenus, ça me fera super plaisir, mais sinon on se verra sûrement dans les jours ou semaines à venir.

Pour la fin de mon voyage j'ai mis à mon programme de rester un peu à Cuzco pour prendre du bon temps et ne pas courir, ensuite direction le nord du Pérou pour prendre un peu (plus) le soleil, glander sur la plage et apprendre à surfer. Ouais, donc en gros la fin s'annonce paisible et sans prise de tête et sans course poursuite contre la montre.

Un gros bisou à tous et à très bientôt !

Maximo

PS : ah oui, pour ceux qui sont en examens, je vous souhaite une bonne tourista et j'espère que tout se passera bien pour vous ! Courage, mine de rien, je pense beaucoup à vous (même si y'en a beaucoup qui ne me croient pas)

 


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